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Recommandations pour enrichir mon vocabulaire ?

Bonjour,

Depuis une bonne décennie voir plus, je lis beaucoup en anglais, que ça soit de la littérature ou du contenu sur internet. Maintenant, j'ai le problème que j'en ai perdu beaucoup de maitrise de ma langue maternelle, et j'aimerais vraiment y remédier.

Auriez-vous des idées d'auteurs/œuvres qui utilisent du vocabulaire ne serait-ce qu'un tant soi peu soutenu ?

25 comments
  • Les classiques sont par définition une valeur sure : leur maîtrise de la langue et du vocabulaire étant difficilement contestable.

    En textes courts, Maupassant. Y en a pas mal d'autres qui sont excellents, mais tu as déjà tant à savourer avec Maupassant. Ce sera donc ma seule suggestion ;)

    Il a écrit quelques romans, mais il a surtout écrit un tas de nouvelles. Je me souviens de ma première lecture de Boule de Suif. Dès le premier paragraphe, en plus de devoir ouvrir mon dictionnaire, je savais qu'il me restait plus qu'à fermer ma grande gueule toujours prête à critiquer pour savourer ce morceau de choix. Et j’ai pas été déçu. Un peu comme avec Flaubert d’ailleurs. En fait, tu peux voir Maupassant comme un Flaubert qui excellerait dans la miniature. C’est dire.

    Classiques longs : Flaubert, Proust (attention, il m’a fallu trente ans pour arriver enfin à le lire mais je ne regrette pas d’avoir persévéré), Hugo (poésie comme prose), Balzac, Zola. Huysmans est pas mal aussi. Sa poésie, aussi.

    Si tu n'as pas peur de remonter au-delà du XIX, la poésie et le théâtre français du XVII et d'avant sont très riches (et très bons, mais ça c’est pas la question). Molière et Racine, n’hésite pas. Tu peux aussi lire Saint-Simon, Montaigne, Montesquieu,…

    Poésie : Rimbaud, ne laisse pas sa popularité te dissuader de plonger dedans (en plus d’être le génie que tout le monde dit, il maîtrisait la langue et connaissait la poésie comme personne). Baudelaire (je suis le seul à relire en permanence?). Mallarmé. J’ai un faible pour Eluard (ça remonte à l’adolescence, quand nous le lisions main dans la main avec le grand amour de ma vie tandis que nous nous cachions), Guillevic. Desnos, mais c’est différent avec lui (plus cérébral que viscéral en ce qui me concerne). Et, là encore, si t’as peur edit: si t'as pas peur de plonger dans ce qui se faisait avant : Villon et Ronsard seraient des choix que je ne contesterais pas 8)

    Dernière suggestion si tu veux enrichir ton vocabulaire en te faisant plaisir à pas cher : dégote-toi un vieux dictionnaire Littré en plusieurs volumes.

    Sérieux, c’est un pur plaisir de le feuilleter (je sais qu’il est dispo en ligne, c’est juste plus sympa de le feuilleter en papier je trouve). Et feuillette-le. Amuse-toi à lire les définitions et l’étymologie des mots avec les exemples d’usage distillés par Littré, plonge au hasard ou selon tes besoins. C’est une chouette promenade dans l’histoire du français, et Littré reste un sacré bon guide.

    Tu peux trouver de très jolies éditions du Littré dont les gens sont heureux de se débarrasser pour trois fois rien (c'est triste au fond, mais je ne boude pas ces opportunités). J’ai payé mon édition 5 euros ; deux mois plus tard j’en ai récupéré une autre d’une dame qui les sortait sous mes yeux dans la rue, avec d’autres trésors, tandis qu’elle vidait la bibliothèque d’un appartement dont elle avait hérité. Elle garni à présent le bureau d'une amie.

    Pas de contemporains à suggérer ? Si, pas mal même. Du XX comme du XXI, il y a de véritables trésors qui ne demandent qu’à être lus et savourés. Mais j’ai également une allergie viscérale à la petite poignée de moralistes et de justiciers auto-proclamés qui écument le web en quête de noms qu’ils ont jugés incorrects, ou pire, et s'estiment en droit de lyncher le naïf qui oserait en dire du bien ; tout comme je suis allergique à cette autre frange pas moins excitée que la première et qui trouve normal de harceler toute personne qui aurait l’audace de ne pas aimer les mêmes auteurs qu’eux. En bref, entre la haine aveugle des uns et l’amour envahissant des autres, je me contente de ne pas aimer certains de ces auteurs contemporains et d’apprécier les autres en privé.

    • J'ai lu un livre passionnant qui reprenait les notes du Littré pour expliquer les nuances de sens entre les synonymes. Savais-tu qu'il y a une différente entre une cloque qui tinte et une qui sonne ? Que la distraction n'est pas le divertissement ? Et qu'on hait à la fois tout ce qu'on déteste et ce qu'on abhorre ?

  • Bonjour, Je vais aller à l'encontre des conseils de beaucoup autres et te conseiller de lire de la littérature un peu plus amusante Balzac, Zola, Hugo sont super intéressants mais si tu ne t'entends pas avec leur style, il t'ennuie à mourrir. Pareil pour Corneille et Racine.

    Lis plutôt Molière, lui au moins il est drôle. Alexandre Dumas, Maurice Leblanc, Gaston Leroux, Ponson du Terrail ont écrit des histoires palpitantes, pleines de rebondissements, d'intrigues et de mystères.

    Tu peux aussi lire les romans jeunesses des époques passées. L'avantage, c'est que ça se lit très vite et le vocabulaire est bien plus riche qu'on ne le soupçonne. J'ai lu récemment un vieux Fantômette où elle faisait de la pandiculation avant d'ouvrir une fenêtre fermée par une crémone. D'ailleurs, à l'origine les livres de la Comtesse de Ségur font partie de la bibliothèque rose (celle qu'on lit au CE1).

    • Je reviens pour continuer mon propos mais je suis persuadé que la clef pour améliorer son vocabulaire est de varier ses sources et de se faire assez plaisir pour persévérer dans cette quête de la variété. C'est pour ça que j'ai arrêté de me juger quand je lis des livres pour enfants, des supports populaires, des adaptations BD au lieu du roman original. Tant que j'élargis mes horizons en terme de langue française, ce n'est pas grave si je me mâche la tâche.
      Je n'ai pas trouvé le courage finir la lecture de Britanicus ; j'ai regardé la pièce sur YouTube.
      Je n'ai pas envie de lire des nouvelles policiers de la reine du crime ; j'écoute des livres audios et des films radiophoniques.
      J'ai abandonné un livre passionnant sur le syndrome métabolique ; j'ai suivi un documentaire sur le sujet qui emploie le même vocabulaire.

      Alors certes, la lecture entraîne des processus mentaux différents de l'écoute mais au moins j'en profite et je persévère et mine de rien, je finis par lire pas mal...

      • C’est vrai que ça me botterai plus de me relire le comte de monte Christo que du balzac 😛

        Et puis, la littérature plus légère ou plus récente a aussi du vocabulaire, juste pas forcément aussi classique ou soutenu.

        Perso je commencerai par des trucs qui se dévorent et son facile à lire, en tant qu’échauffement, avant de repasser sur des trucs plus complexes.

        En disant ça, ça me donne envie de relire toute la série malaussene de Daniel pennac. Ou le disque monde (d’ailleurs, on pourrait imaginer le lire en anglais et en français, et en profiter pour voir comment ça a été traduit, le traducteur a reçu pas mal de prix pour son travail )

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