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Le défi du « castor », une conjecture mathématique vieille de plus de 30 ans, résolu par une équipe constituée en partie d’« amateurs »
www.lemonde.fr Le défi du « castor », une conjecture mathématique vieille de plus de 30 ans, résolu par une équipe constituée en partie d’« amateurs »

Combien d’opérations peut faire un ordinateur avant de s’arrêter ? Une équipe d’informaticiens amateurs et passionnés a réussi à démontrer une conjecture considérée comme un Everest du domaine.

Le défi du « castor », une conjecture mathématique vieille de plus de 30 ans, résolu par une équipe constituée en partie d’« amateurs »

Ces derniers temps, recenser les exploits en informatique se réduisait à narrer les derniers progrès de l’intelligence artificielle. Le 2 juillet, l’annonce de la démonstration d’une conjecture vieille de plus de trente ans est venue bouleverser cette litanie. En plus, l’exploit, raconté par le média américain Quanta Magazine, n’est issu ni du monde académique ni de l’industrie. Il a été accompli par une équipe internationale constituée d’une vingtaine de personnes, collaborant à distance, en partie « amateurs », et réunie par le jeune Français Tristan Stérin.

Cofondateur de l’entreprise de logiciels PRGM, il a lancé, en mars 2022, le défi de résoudre un problème qui en a épuisé plus d’un : savoir quel programme informatique, parmi une famille de plus de 16 000 milliards, s’arrête pour donner sa réponse, éliminant de fait les programmes « inutiles » qui continuent ad vitam aeternam. Et surtout trouver la perle rare, celui qui stoppe après le plus grand nombre d’étapes. Le problème a été baptisé « compétition du castor affairé » par le mathématicien hongrois Tibor Rado, en 1962, en hommage aux vertus de l’animal.

« C’est comme la chasse au Pokémon ! » plaisante Tristan Stérin. Quel intérêt ? Ce « jeu », qui illustre comment la complexité jaillit de la simplicité, touche à de profondes questions en mathématiques et en informatique.

Le ruban de Turing Pour saisir l’enjeu, des rappels s’imposent. En 1936, le Britannique Alan Turing démontre que tout programme, depuis le simple « afficher “bonjour” » aux plus complexes, comme les énormes ChatGPT et consorts, peut se représenter « simplement » par une machine qui porte son nom : un ruban infini, marqué de 0 ou de 1 lorsqu’il passe sous une tête de lecture/écriture. La tête ne peut que changer les symboles 0 ou 1, faire avancer ou reculer le ruban d’une case et changer d’état. Cet « état », qui contient ces trois instructions (écrire 0 ou 1, avancer/reculer, changer d’état), est le logiciel de la machine. Il peut en avoir un, deux ou plus… Une machine à un état peut générer 25 programmes différents. De une à deux, 6 561, et de une à cinq, plus de 16 000 milliards.

Avec ce concept, Turing montre qu’il est impossible de trouver un programme qui dise si un autre programme va s’arrêter ou non. Le problème du castor affairé (« busy beaver » en anglais ou BB pour les intimes) présente une autre impossibilité : calculer le plus grand programme « utile », celui qui fait bouger le plus le ruban avant de s’arrêter et de donner la réponse. Tibor Rado a démontré que cette fonction n’était pas calculable : il est impossible de trouver toutes ces valeurs par une suite d’opérations.

Tibor Rado observe que, pour une machine à deux états, la fonction BB vaut six − un programme, dont le ruban a bougé de plus de six cases, est en fait un programme qui ne s’arrête jamais − et que BB (3), pour une machine à trois états, vaut 21. Dans les années 1970, Allen Brady montre que BB (4) vaut 107. En 1989, dans la quête de BB (5), Heiner Marxen et Jürgen Buntrock trouvent un « Pokemon » qui s’épuise au bout de 47 176 870 étapes. Et l’équipe de Tristan Stérin vient seulement de démontrer qu’il n’y a pas plus fort comme castor.

« Quand on demandait à George Mallory [un alpiniste britannique] pourquoi il voulait escalader l’Everest, il répondait parce que la montagne est là. C’est pareil ici. Ces nombres BB existent. A nous de les trouver », raconte Pascal Michel, enseignant émérite de l’université Paris Cité, spécialiste du sujet mais non membre de l’équipe. « BB (5) est un défi au savoir humain », complète Tristan Stérin.

Sortes de « Pokemons » inarrêtables L’aventure n’a pas été simple. Impossible de faire tourner 16 000 milliards de programmes pour voir lesquels s’arrêtent. Les « trappeurs » ont donc mis au point des « filets », appelés « décideurs », des programmes pour identifier des comportements de « Pokémons » inarrêtables. Il y a ceux qui bégaient et se répètent. Ceux qui comptent sans fin ânonnant sans faiblir des chiffres… Une demi-douzaine de « décideurs » ont permis de réduire le nombre de suspects. Mais il est resté au moins deux programmes très retors. L’un se met en boucle toutes les 8 468 569 863 opérations, mais seulement à partir d’un nombre gigantesque d’étapes (plus d’un million de milliards de milliards). Trompeur.

En avril, le travail était bien avancé, lorsque, sur le forum de discussion du groupe, un contributeur anonyme informe qu’il a traduit tout le travail réalisé jusqu’alors dans un langage informatique particulier, Coq. Et qu’il a même été plus loin, en achevant la démonstration rigoureuse avec ce langage. « L’apothéose finale ! » souligne Tristan Stérin. Coq est en effet l’un des outils phares pour démontrer qu’un programme n’a pas de bogues. Il est utilisé pour certifier la sécurité de logiciels critique. Après une vérification auprès de spécialistes de cette méthode, l’annonce que BB (5) est bien égal à 47 176 870 est faite. « Si la démonstration n’avait pas utilisé d’outils d’assistants de preuve, comme Coq, la communauté n’aurait pas eu confiance aussi vite dans le résultat, estime Yannick Forster, chercheur à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique et l’un des “vérificateurs”. En retour, ce travail donne une grande visibilité à Coq. » « J’ai été étonné par l’efficacité de cette recherche “massivement” parallèle. Les contributions étaient de grande qualité. Chaque mois il y en avait de nouvelles. Sans les autres, chacun n’aurait pas pu avancer », apprécie Tristan Stérin.

Et BB (6) ? Pas sûr que ce nouvel Everest soit accessible. Parmi les près de 60 millions de milliards de programmes à étudier, il y a des « monstres », baptisé cryptides. Prouver que ces castors ne s’arrêteront jamais de courir serait aussi dur que démontrer des conjectures mathématiques qui résistent, comme celle dite « de Collatz », une série d’entiers qui retombent toujours sur « 1 », quel que soit le nombre de départs. « Plutôt que m’attaquer à ce problème, je préfère me concentrer sur l’article scientifique qui expliquera à tous notre démonstration, et fournir des outils de travail collaboratif », prévoit Tristan Stérin, en castor avisé

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Chine: colère paysanne face à la chute du prix du blé
  • Nos agriculteurs et éleveurs sont majoritairement payés à la subvention. La mondialisation en a fait des fonctionnaires pauvres, que ce soit les céréaliers avec la PAC, les éleveurs avec la Prime Montagne, c'est la réalité.

  • [Fil quotidien] Discussion du jour 18-07-2024
  • Salut !

    Bonjour aux deux gus qui se sont arrêtés à 4h du matin dans la rue sous ma fenêtre pour discuter bien fort, je suis sûr que c'était l'endroit approprié

    Ce genre de truc, ça réveille des pulsions moyen-ageuses à base d'huile bouillante.

  • [Évolution inégalités mondiales] Entretien avec Branko Milanović, professeur Université NY City
  • Où l'on apprend :

    • Que le coefficient de Gini c'est intéressant
    • Que la France sans redistribution aurait des inégalités comme le Brésil ou la Colombie
    • Que notre système de redistribution et de protection sociale est précieux
    • Que l'inégalité mondiale décroît mais qu'au sein des pays les dynamiques sont différentes (apparition classe moyenne en Asie,. fragilisation des classes moyennes occidentales)
    • Que penser les 1% les plus riches est pertinent, mais qu'il faut aussi analyser à l'intérieur des 99%,
    • Que la question des inégalités est consultantielle à la question migratoire
  • VIDEO. Législatives 2024 : "Je suis en colère, je suis écœurée, j'en ai marre", relate Marine Tondelier devant l'impasse des négociations à gauche
  • On a la mémoire courte, le PS est le parti qui a fait monter Macron, c'est le parti qui s'est desolidarisé de Hamon, un parti de notables qui ne visent que leur propre carrière, des gens qui ne representent qu'eux-mêmes et n'ont bien souvent jamais rien fait autre chose de la politique. Des jeunes qui ont monté via l'UNEF, puis assistant parlementaire, puis élus parachutés quand c'était pas de l'administration parisienne.

    Aujourd'hui ce sont ces mêmes personnes qui rejettent les nouvelles propositions de renouvellement de la politique à gauche. On est globalement aveugle de ces éléments, à part quelques rares médias, les médias généralistes (j'intègre Libération dedans qui joue un manège étrange depuis les européenes) font une présentation pseudo-neutre des enjeux à gauche là où le foutage de gueule et les tractations sont dégueulasses.

    Je pige carrément l'écoeurement de Tondelier, on assiste à un énième épisode qui solidifie l'extrême droite, pendant qu'ils se battent pour leurs places, la flamme gagne en puissance.

  • [Mercredi CinéSéries] Qu'avez-vous vu cette semaine?
  • Hâte de voir le film Eat the night, les retours média ont l'air cool.

    Sinon vu Animalia, petit chef d'oeuvre. Ça fait du bien de voir un film qui se déroule au Maghreb et ressort pas les poncifs orientalisant de la sensualité etc.

  • Assemblée Constituante 2024
  • Merci d'être respectueux, le ton que tu emploies ne donne pas envie de poursuivre l'échange.

    Je représente pas ce collectif, comme je l'ai déjà écrit je cautionne pas trop ce type de démarche. Ensuite j'ai déjà donné des exemples de comité et consultations avec des modalités d'action et de propositions visant à enrichir la démocratie. L'exemple que tu donnes est donc inopportun.

    Enfin, le procès en utopisme semble être une manière peu utile et enviable de juger un problème.

  • Assemblée Constituante 2024
  • C'est justement l'intérêt des assemblées constituantes de les définir. Ta manière de raisonner par du principe qu'il y aurait au préalable des choses à sauver. Or le but est de rendre sauvable et d'améliorer la gouvernance. Des gardes fous, ça peut être la possibilité de contre pouvoir, l'indépendance de certains par rapport à d'autres (genre indépendance de la justice, des médias etc), ces éléments sont tous à discuter dans une hypothèse commune de meilleure société avec des choix collectifs à élaborer mais aussi de déterminer la possibilité de révoquer ces choix.

    L'idée d'expertise est une blague, une assemblée d'experts ce n'est pas une démocratie, c'est une technocratie, le rêve positiviste d'un Auguste Comte par exemple.

  • Assemblée Constituante 2024
  • Et finalement "plus juste" ça ne veut rien dire et une constituante peut très bien finir par pondre une monarchie absolue. Quand on jete des dés on ne choisit pas à l'avance sur quel numéro ils ont le droit de tomber.

    Y'a pas mal d'expériences intéressantes avec le CESE, les consultations citoyennes et aussi les comités citoyens aussi. Enfin ça fourmille d'expériences plus ou moins heureuses sur lesquelles se baser. Ensuite il y a évidemment des gardes fous à mettre en place.

    Tes dés, tu ne les jettes pas dans les chiottes, il peuvent aussi ne pas sentir la merde quand tu les ramasses.

    Mais sinon à titre perso, j'ai une crainte animale de personnes appréciant la tabula rasa sans même questionner les outils à disposition aujdh.

  • Le capitalisme d’enclaves et la fin de la démocratie
    laviedesidees.fr Le capitalisme d’enclaves et la fin de la démocratie

    À propos de : Quinn Slobodian, Crack-Up Capitalism. Market Radicals and the Dream of a World Without Democracy, Metropolitan Books

    Le capitalisme d’enclaves et la fin de la démocratie
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    Appel à désarmer l’empire Bolloré !
  • Quelques pistes sont proposées à la fin de l'appel, je cite :

    Bolloré ne s'incruste pas seulement dans nos cerveaux, il est souvent présent matériellement - avec ses bureaux et entrepôts - à côté de chez nous. De multiples actions sont possibles si nous les menons ensemble. Bloquons ses plateaux télés, occupons ses dépôts pétroliers, soutenons les luttes syndicales à l'intérieur de ses entreprises et médias, vendangeons ses vignes, redistribuons son fuel domestique à celleux qui galèrent à se chauffer, traquons le traceur, tissons des alliances internationales, organisons des boycotts, virons ses chaînes de la TNT et soutenons la création et l'assise de contre-pouvoirs médiatiques puissants !

    Il faut ou on peut renverser la perspective. Comment peut-on faire en sorte qu'on ne le subisse pas ? Quel projet de société apporté ? Quel réseau de média tisser ? Comment mettre en œuvre ses compétences pour réduire son impact ? Ça va du débat au bar du coin à du collage, à de la sérigraphie, à des échanges, à du soutien syndical etc etc. À communiquer sur sa désinformation, à rappeler que c'est un empire au service de la réaction, et être clair sur la démarcation entre le dicible et l'intolérable. Grosso-modo à lutter contre la peur, les moyens sont nombreux et commencer à prendre conscience qu'on est pas seul est un bon début.

  • « Écoute les murs tomber », ouvrir des brèches dans la ségrégation sociale
  • Composé en deux parties consacrées à des lieux et des situations distinctes, Écoute les murs tomber pose de nombreux jalons sur la façon dont « l’humain, poussé par le désir d’aller et venir, de vivre et de s’affranchir des interdits et des impasses, contourne, seul ou en collectif, ce qui l’enferme, l’empêche, le contraint », énonce le réalisateur.

    Les deux parties sont liées entre elles et rythmées par une voix off lisant comme un conte des extraits du texte À travers le mur de la philosophe Hannah Arendt et portée par Casey, fine lame du rap, Franco-Martiniquaise née en Seine-Saint-Denis, très engagée contre les violences policières et le racisme.

  • « Écoute les murs tomber », ouvrir des brèches dans la ségrégation sociale
    www.mediapart.fr « Écoute les murs tomber », ouvrir des brèches dans la ségrégation sociale

    À Marseille, une citée est cernée de murs qui la séparent des résidences privées voisines. À Calais, les barrières et les barbelés cherchent à repousser et à rendre invisibles les personnes exilées d…

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    Eric Ciotti, le roi sans couronne, par Samira Sedira
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    Le député des Alpes-Maritimes, à la tête d’une armée entre deux rives à l’Assemblée nationale après sa trahison à LR et son ralliement au RN, se retrouve désormais esseulé sur des ruines fumantes.

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    « Dark patterns » : « la grande majorité des sites Web » manipulent leurs usagers, selon une étude internationale
    www.lemonde.fr « Dark patterns » : « la grande majorité des sites Web » manipulent leurs usagers, selon une étude internationale

    De nombreux éditeurs de sites web ne proposent pas de politique de confidentialité claire, découragent le refus du suivi publicitaire et empêchent parfois la désinscription.

    « Dark patterns » : « la grande majorité des sites Web » manipulent leurs usagers, selon une étude internationale

    L'étude en question : https://www.privacyenforcement.net/system/files/2024-07/GPEN%20Sweep%202024%20-%20%27Deceptive%20Design%20Patterns%27%20-%20FRA.pdf

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    Jets privés : pourquoi il est urgent de ramener les plus riches sur terre
    www.mediapart.fr Jets privés : pourquoi il est urgent de ramener les plus riches sur terre

    Afin de répondre au chaos climatique, la prochaine législature doit tripler le rythme de réduction des émissions des transports. Interdire les jets privés permettrait de rappeler la responsabilité de…

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    François Ruffin : « Il fallait que je coupe la corde avec Jean-Luc Mélenchon pour pouvoir respirer »
    www.lemonde.fr François Ruffin : « Il fallait que je coupe la corde avec Jean-Luc Mélenchon pour pouvoir respirer »

    Dans un entretien au « Monde », le député de la Somme explique pourquoi il a quitté La France insoumise. Et juge qu’Emmanuel Macron « doit permettre à la gauche de gouverner, en nommant un premier ministre issu de ses rangs ».

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    Black Surfers Matter - Surf et Swastika - Regarder le documentaire complet | ARTE
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    La Californie, incarnation de la cool attitude ? Les palmiers, le soleil et le surf, cette imagerie soigneusement cultivée est malheureusement loin de la réalité quand on tente de surfer une vague et qu’on est noir. Derrière son lifestyle décontracté, des croix gammées ornaient déjà les planches de ...

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    Aux Canaries, la colère gronde contre «les folies démesurées» du surtourisme
    www.liberation.fr Aux Canaries, la colère gronde contre «les folies démesurées» du surtourisme

    Le mouvement contre le tourisme de masse s'amplifie en Espagne, deuxième pays le plus visité au monde. Dans les Canaries, la colère est nourrie par la pénurie de logements, les bas salaires et les menaces sur l’environnement.

    Aux Canaries, la colère gronde contre «les folies démesurées» du surtourisme

    Il y a quelque chose d’émouvant chez Lidia Cruz, cheveux châtain frisés, institutrice quinquagénaire pleine d’énergie au sourire désarmant. Son tee-shirt vert dit «Guanarteme, en risque d’extinction». Le slogan est auréolé du dessin d’une sorte de surhomme barbu à la longue chevelure : un certain Tenesor Semidán, alias Fernando Guanarteme, dernier roi indigène des Canaries, mort en 1496 peu avant la colonisation de l’archipel par les Espagnols. Guanarteme, c’est aussi le quartier populaire où elle vit depuis un demi-siècle, au numéro 17 de la rue Luchana, une maison modeste à l’ancienne, avec sa mère et ses deux filles. A une encablure de là, elle désigne deux édifices flambant neufs de 12 et 17 étages, et un chantier gigantesque qui a coupé la rue en deux pour y édifier un complexe hôtelier. Les pelleteuses y bataillent contre des remontées d’eau du sous-sol.

    «Vous croyez qu’on aurait été consultés pour ces folies démesurées ? C’était un quartier tranquille, d’ouvriers, avec ses garages, ses ateliers et sa fabrique de tabac. Et aujourd’hui ces monstres de béton, et le bruit, et les camions, et la fatigue nerveuse. Dans ce nouveau chantier, le 35m² y est annoncé à au moins 900 euros. Qui peut s’offrir cela ici ? interroge-t-elle. Personne. Les gens partent vers la périphérie insalubre, les jeunes en premier. Le tissu social est mort, je ne reconnais plus personne. Moi, une Canarienne de génération en génération ! Spéculateurs, constructeurs, politiques, ils ont réussi à faire que je me sente comme ça, mes filles Xiomara et Idaira aussi. Ou bien on arrête cela, ou je ne sais pas quoi vous dire…»

    Son sourire s’éteint, puis brille de nouveau lorsqu’elle évoque la mobilisation du 20 avril. Celle du «Trop, c’est trop». Des dizaines de milliers de Canariens répandus dans tout Las Palmas – la capitale de l’île de Grande Canarie –, plus de 200 000 dans tout l’archipel (soit 10 % de la population), pour pousser une clameur contre la massification du tourisme. «Les Canaries s’épuisent», «Mon immeuble n’est pas un hôtel», «Ici des gens vivent», «Ce n’est pas du tourisme, c’est une colonisation», «Et nous, où allons-nous partir ?» Les slogans visent tous les problèmes : le logement de plus en plus cher, les espaces naturels envahis, les infrastructures qui craquent, les ressources naturelles qui s’épuisent…

    «Cette mobilisation est historique, elle sonne le réveil des consciences longtemps amorphes. Les gens n’en peuvent plus car tout est désormais rentabilisable, au plus offrant. Comme s’il fallait se prosterner devant le dieu Tourisme», lâche Enrique Reina, croisé place d’Espagne où de grandes figures de pierre représentent les activités primaires de l’archipel. Le jeune homme au bouc brun, membre du collectif «Taneckra» ( «indépendance» en langue berbère) revendique un orgueil local et dénonce une sensation d’étouffement. La situation de ce professeur d’histoire au chômage résume bien la schizophrénie de cette région espagnole perdue dans l’océan Atlantique. Dans sa demeure familiale vivent son père magasinier, sa mère malade d’un cancer et en arrêt maladie, et un frère accompagnateur de bus scolaires. «Chaque mois, tous ensemble, notre revenu atteint à peine les 1 000 euros. Comment on fait alors qu’un 30m² coûte 1 300 euros, effet de l’invasion touristique et de la gentrification ?» Haute saison permanente

    En Espagne, deuxième destination touristique du monde derrière la France mais devant la Chine ou les Etats-Unis (85 millions de visiteurs en 2023, au moins 90 millions prévus cette année), cette massification fait des dégâts dans plusieurs territoires sensibles : Barcelone, Malaga, Madrid, îles Baléares… Mais nulle part autant que dans l’archipel canarien, aux ressources très limitées. Ici, le déséquilibre est vertigineux : 16,2 millions de touristes l’an dernier pour 2,2 millions d’habitants. Et la haute saison permanente, en raison du climat africain et ses alizés bienfaiteurs, attire Européens l’hiver et péninsulaires l’été. Véritable poule aux œufs d’or, le tourisme pèse 35,5 % du PIB régional, 40 % de l’emploi et 30 % des recettes fiscales. Sur la seule île de Grande Canarie, il a rapporté 22 milliards d’euros en 2023, en hausse de 12 % en un an.

    Mais le Canarien ordinaire, lui, ne s’y retrouve pas, avec des salaires parmi les plus bas du pays (entre 900 et 1 200 euros en moyenne) et 34 % de la population en risque d’exclusion. Benayga, 30 ans, une des organisatrices de la manifestation monstre du 20 avril, y voit une forme de continuité historique. «Mes parents, oncles, grands-pères et arrière-grands-pères, tous ont travaillé comme employés sans aucun droit pour des patrons, ou bien ils ont émigré au Venezuela, ou en Espagne continentale. Nous les jeunes, aujourd’hui, on doit choisir entre émigrer ou se contenter de jobs sans qualification et mal payés dans un hôtel ou un restaurant. On n’a pas cessé de porter des plateaux pour les puissants. On n’a pas cessé d’être des esclaves. Va-t-on rompre avec cette fatalité coloniale ? C’est ça qui en est jeu aujourd’hui», assène cette infirmière.

    De l’avis général, le surtourisme aiguise principalement le drame du logement et de l’espace disponible. A Grande Canarie, île dont la moitié du territoire, notamment les espaces protégés et inscrits au Patrimoine mondial, est inconstructible, la densité – 548 habitants au km² – dépasse celle du Japon. Dans ce contexte déjà surchargé, chaque nouvelle vague de touristes – ou, plus récemment, de «digital nomads» venus télétravailler au soleil – accentue les ravages sur le marché résidentiel. «Il y a un effondrement général, avec des dizaines de projets hôteliers et touristiques en cours», dénonce le documentariste Felipe Ravina.

    Si la crise du tourisme explose aujourd’hui, c’est précisément parce que les logements à destination des vacanciers se multiplient comme des petits pains, de manière visiblement incontrôlée. «Dans l’archipel, on est passé de 5 000 à 54 000 logements de ce type en quelques années seulement», pointe Eugenio Reyes, de l’organisation Ecologistes en action. Depuis fin 2022, leur nombre a augmenté de près de 40 %, selon les chiffres du gouvernement régional. A tel point que les Canaries comptent désormais davantage de lits dans des appartements touristiques (plus de 261 000) que dans les hôtels (environ 256 000). «Le tourisme a 100 ans aux Canaries et il n’y avait jamais eu, avant, de problème majeur, complète Eugenio Reyes. Le conflit a surgi avec l’irruption de fonds spéculatifs qui transforment ou construisent des milliers de logements de 20 à 30 m². Lesquels, vu leur superficie et leur prix, sont uniquement destinés aux touristes, et pas aux résidents. Il faut absolument mettre des limites.»

    Poser des limites : le diagnostic est désormais largement partagé. «Continuer à mesurer le succès du tourisme en termes quantitatifs est une irresponsabilité», lance José Luis Zorelda, d’Exceltur, l’association des 30 plus grandes entreprises du secteur. Même Jorge Marichal, le tout-puissant président d’Ashotel, qui regroupe l’essentiel des logements touristiques, reconnaît qu’il faut y mettre un frein. «En plus, c’est se tirer une balle dans le pied, estime un hôtelier de la longue plage de Las Canteras, à Las Palmas. Si les concentrations de visiteurs sont telles que les Canariens n’ont plus droit de cité, dites-moi quel est l’intérêt de venir ici, sans gastronomie, sans artisanat, sans art de vivre local ?» Une liste à laquelle le documentariste Felipe Ravina ajoute la préservation du patrimoine naturel, lui aussi sous pression. «Il est incompréhensible que les touristes ne dépensent pas 1 euro pour la biodiversité, si fragile ici, et sa conversation», déplore-t-il. Sans diversification, «la mort assurée»

    Les autorités politiques semblent, elles aussi, avoir pris conscience du péril que constitue le sentiment généralisé de mal-être et de colère. Le gouvernement régional, gouverné par la droite, prépare ainsi un projet de loi pour limiter les usages touristiques. «La difficulté, c’est que ce type d’appartements s’infiltre partout, parfois en marge de la légalité, se défend le ministre adjoint au Tourisme, José Manuel Sanabria. Les mairies doivent exercer ce rôle de contrôle. Or, à Grande Canarie, il n’y a que deux communes qui appliquent des restrictions.»

    Dans le quartier colonial de Las Palmas, où trône le palais qui héberge l’organe de gouvernement de l’île, son président, le «cabildo» Antonio Morales, du parti régionaliste de gauche Nuevas Canarias, ne botte pas en touche face au «problème crucial» posé par le surtourisme et ses conséquences sociales. «Ça fait vingt ans que l’exécutif régional n’a pas construit de logements sociaux. Si on ne régule pas le secteur, on va vers le pire. Par ailleurs, et nous avons commencé à le faire à Grande Canarie avec l’audiovisuel, le numérique ou l’aquaculture, il faut absolument diversifier l’économie. Mettre toutes ses billes dans le même panier touristique, c’est la mort assurée.»

    Sortir de la monoculture touristique, si rentable que l’archipel y a longtemps lié son sort et sa prospérité, n’est toutefois pas chose aisée. D’autant que parfois, la loi s’en mêle, comme dans les «zones touristiques» établies dans les meilleurs lieux, le long des plus belles plages de l’archipel. Comme à la pointe sud de Grande Canarie, où les dunes de Maspalomas et la Playa del Inglès ressemblent à un gigantesque et luxueux complexe hôtelier muni de parcs aquatiques et de casinos. Tout le continent européen prospère semble y être réuni, et on peine à y détecter un Canarien qui ne soit pas serveur ou réceptionniste.

    Depuis 2013, une loi oblige tous les propriétaires locaux d’un appartement situé dans cette vaste zone à le louer à un visiteur, via un «exploitant touristique». A l’ombre d’une palmeraie de Bahia Feliz, Maribe Doreste, qui préside un collectif de Canariens affectés par cette loi, détaille dans une colère froide : «On nous oblige à louer pour une misère à des touristes via des sociétés allemandes ou norvégiennes. Et depuis l’an dernier, on reçoit des amendes de 2 300 euros si on ne loue pas nos résidences secondaires voire, dans certains cas comme le mien, notre résidence principale !»

    Dans le nord-ouest de l’île, dans la jolie localité de Galdar, bien plus authentique, Victor Suarez, membre d’un collectif qui lutte contre une centrale électrique géante, exprime son désenchantement : «Pendant longtemps, on nous disait «Soyez aimables avec les touristes», et on n’a rien contre eux ! Mais sur mon île, je ne suis plus chez moi. Un logement touristique m’a viré de mon appart de la Playa del Agujero. Et quand je vais au Roque Nublo, l’un des plus grands rochers du monde situé au centre de Grande Canarie, c’est le Machu Picchu…»

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    Meyer Habib, le porte-voix de la droite israélienne au Palais-Bourbon, privé de sa tribune
    www.lemonde.fr Meyer Habib, le porte-voix de la droite israélienne au Palais-Bourbon, privé de sa tribune

    Au second tour des élections législatives, l’ancien député apparenté Les Républicains, connu pour ses outrances, s’est incliné dans la huitième circonscription des Français de l’étranger face à Caroline Yadan, candidate Renaissance.

    Meyer Habib, le porte-voix de la droite israélienne au Palais-Bourbon, privé de sa tribune

    « L’ami » français de Benyamin Nétanyahou a perdu son fauteuil. Après une décennie à l’Assemblée nationale, Meyer Habib (apparenté LR) n’est plus député. Celui qui fut l’un des membres les plus clivants de l’Hémicycle, où il défendit sans relâche la politique de la droite israélienne et de son chef, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qu’il fréquente depuis trois décennies, s’est incliné le 7 juillet dans la 8e circonscription des Français de l’étranger, face à une candidate Renaissance, Caroline Yadan, victorieuse avec 52,7 % des voix.

    Meyer Habib, le député qui en faisait trop Arrivé en tête au premier tour, M. Habib a pâti d’une mobilisation importante dans cette circonscription qui comprend huit pays : Israël, l’Italie, Malte, Saint-Marin, le Vatican, Chypre, la Grèce et la Turquie. La participation s’élève à 24,3 % au second tour, un chiffre qui peut sembler dérisoire au vu de la moyenne nationale. Mais avec plus de 36 000 votants, il est deux fois plus important qu’à la législative partielle de 2023, convoquée après l’invalidation de l’élection de M. Habib pour des abus durant la campagne électorale de l’année précédente.

    M. Habib a obtenu la majorité des suffrages en Israël le 7 juillet. Mais les voix décomptées ailleurs, notamment en Italie, lui coûtent son siège. Mme Yadan a aussi bénéficié d’un important report des voix de gauche, à l’appel de la candidate du Nouveau Front Populaire, Yaël Lerer, défaite au premier tour.

    Une proximité avec Eric Ciotti

    Dans une vidéo enregistrée devant le mur des Lamentations, à Jérusalem, dimanche soir, M. Habib, fameux pour ses outrances, a accusé sa concurrente de s’être « alliée avec l’extrême gauche antisémite. » Mme Yadan a suggéré pour sa part que son rival avait bénéficié du soutien du Rassemblement National (RN), qui n’a pas présenté de candidat dans sa circonscription.

    Durant la campagne, M. Habib s’était vanté de sa proximité avec Eric Ciotti et avait ménagé le RN. Interrogé lundi par la chaîne israélienne Kan, il a souligné que « Marine Le Pen a doublé ses sièges. Je ne suis pas en sa faveur, mais elle est moins pire que l’extrême gauche qui déteste Israël. Ils ont attiré les Arabes de France (…) qui ne savent même pas où se situent la Palestine et la Jordanie sur une carte ».

    Après l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, et le début de la guerre à Gaza, Meyer Habib avait qualifié la population de Gaza dans son ensemble de « cancer ». Il avait apporté dans l’Hémicycle un appui sans nuance à la contre-offensive du gouvernement israélien, qui a causé, à ce jour, la mort de plus de 38 000 Palestiniens selon les autorités de santé de Gaza. Durant la campagne, dans des vidéos enregistrées à ses côtés, M. Nétanyahou et le ministre de la défense, Yoav Gallant, lui avaient offert leur soutien.

    Sa successeure, Mme Yadan, avocate de 55 ans, est entrée à l’Assemblée nationale en juin 2022, en tant que suppléante du ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guérini. Elle a également ferraillé avec des députés de gauche sur la question de l’antisémitisme, et a suggéré dans un tweet, accompagné d’un clin d’œil, la dissolution de La France insoumise. Elle a félicité lundi M. Habib « pour son courage ».

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    Au Japon, la gouverneure nationaliste de Tokyo se rêve première ministre
    www.lemonde.fr Au Japon, la gouverneure nationaliste de Tokyo se rêve première ministre

    Largement élue pour un troisième mandat, Yuriko Koike, très marquée à droite, devance ses adversaires en promettant des mesures populistes. Son succès l’impose un peu plus dans un paysage politique fragmenté.

    Au Japon, la gouverneure nationaliste de Tokyo se rêve première ministre

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/08/au-japon-la-gouverneure-nationaliste-de-tokyo-se-reve-premiere-ministre_6247929_3210.html

    Le tanuki (« raton laveur ») est un animal apprécié au Japon, où le folklore en a fait un maître de la métamorphose. Beaucoup de Japonais retrouvent ses talents dans Yuriko Koike, fervente nationaliste qui se rêve première ministre, après avoir été largement réélue, dimanche 7 juillet, avec 42,8 % des suffrages exprimés, pour un troisième mandat de gouverneure de Tokyo.

    Baptisée « le raton laveur vert » – de la couleur de son « parti des citoyens en premier » –, cette ultranationaliste, âgée de 71 ans, a devancé plus d’une cinquantaine d’adversaires avec l’appui du Parti libéral démocrate (PLD, conservateur, au pouvoir). Son programme, nommé « Tokyo grandes réformes, 3.0 », s’appuyait sur trois piliers : « sécurité, diversité, smart city ». Elle a promis des mesures fortes pour l’environnement et les familles avec enfants, dans la lignée de ses efforts en faveur de la gratuité de la scolarité. De quoi séduire des Tokyoïtes inquiets du coût de la vie et du déclin démographique.

    La gouverneure est notamment appréciée pour ses efforts en faveur des familles et de la préparation aux catastrophes dans une ville soumise à un fort risque sismique. Elle bénéficie d’une réelle stature internationale. « J’ai reçu le soutien inconditionnel des habitants de Tokyo qui, une fois de plus, m’ont demandé de promouvoir davantage de réformes et d’améliorer leurs conditions de vie », a déclaré Yuriko Koike, qui parfait ainsi son ancrage dans la capitale de 13,5 millions d’habitants.

    Fait rare au Japon, la campagne a suscité un réel intérêt. Le taux de participation a atteint 60,6 %, contre 55 % en 2020. Elle a également été ponctuée d’incidents – huées, menaces – pendant les discours des principaux candidats, dont Mme Koike, et d’opérations d’affichage sauvage. « Je n’avais jamais vu ça », a regretté la gouverneure, ce qui ne l’a pas empêché de largement dominer ses adversaires. La première d’entre eux, Renho Murata, candidate soutenue par l’ensemble de l’opposition, misait sur un programme progressiste pour renverser la gouverneuse sortante.

    Reproches.

    Yuriko Koike est née en 1952 à Ashiya, dans le département de Hyogo (Ouest). Elle a étudié la sociologie à l’université Kwansei Gakuin avant d’intégrer l’université du Caire, un choix dicté par son père, négociant dans le domaine pétrolier et promoteur de liens solides avec les pays arabes. En Egypte, elle rencontre un étudiant japonais qu’elle épouse avant de divorcer quelques mois plus tard. Elle ne s’est jamais remariée.

    Arabisante, même si des doutes planent sur la réalité de son diplôme cairote, Mme Koike a travaillé comme interprète, puis présentatrice, sur la chaîne privée TV Tokyo. Elle se lance en politique et est élue en 1992 pour la première fois à la chambre haute, avec l’appui du défunt Nouveau Parti du Japon.

    Elle rejoint en 2002 le Parti libéral-démocrate (PLD), la quasi indéboulonnable formation au pouvoir au Japon. Ministre de l’environnement de 2003 à 2006, elle porte la populaire réforme des « Cool biz » et « Warm biz » qui incitent à adapter sa tenue aux saisons afin de limiter l’usage des climatiseurs l’été et du chauffage l’hiver. En 2007, elle devient la première femme à diriger le ministère de la défense, à la fin du premier mandat du très nationaliste Shinzo Abe – assassiné en 2022. En 2016, Mme Koike renonce au Parlement pour briguer le gouvernorat de Tokyo. Elle l’emporte, devenant la première femme à diriger la capitale japonaise. Elle est réélue en 2020.

    Son action suscite toutefois des reproches, comme le non-respect de certains de ses engagements. Elle avait promu en 2016 les « douze zéro » : « zéro centrale nucléaire », « zéro gaspillage alimentaire » ou encore « zéro allergie au pollen ». Au final, résume l’écrivain Osamu Tekina dans un commentaire sans pitié : « Zéro réussite. Zéro réalisation. Zéro intelligence. Zéro responsabilité. Zéro pour toujours. Combien de fois nous, les humains, nous laisserons-nous berner par le vieux raton laveur ? »

    Mme Koike se voit également critiquée pour son échec à faire de Tokyo un hub de la finance en Asie – une ambition affichée depuis 2017. Une partie de la population lui reproche le coût des Jeux olympiques de Tokyo de 2021, l’autorisation donnée au déménagement du marché aux poissons de Tsukiji ou au controversé projet de redéveloppement du quartier verdoyant de Jingu Gaien. Ses concepteurs, menés par le géant de la construction Mitsui, prévoient d’abattre des centaines d’arbres et de bâtir de nouvelles tours, une aréna et un nouveau stade de baseball.

    Indéniable talent de communicante.

    L’ancrage nationaliste de Yuriko Koike lui vaut son lot de polémiques. En 2023, Tokyo commémorait le centenaire du tremblement de terre qui fit 105 000 morts dans la capitale et sa région. La gouverneure a refusé de rendre hommage aux victimes coréennes des massacres commis par la police et la population dans les jours qui ont suivi le séisme. Elle s’est fréquemment rendue au très controversé sanctuaire Yasukuni, dédié à Tokyo aux soldats morts pour la patrie, y compris à certains criminels de guerre de la seconde guerre mondiale.

    Son indéniable talent de communicante a permis de surmonter ces attaques. Il lui avait déjà servi en 2020 au début de la pandémie de Covid-19, quand le gouvernement semblait dépassé par la crise sanitaire. Sa gestion du virus, menée à travers des messages de bon sens délivrés quotidiennement sur YouTube, avait contribué à sa réélection pour un deuxième mandat à l’été 2020.

    Son troisième succès à la tête d’une ville doté d’un budget à 14 000 milliards de yens (80 milliards d’euros) l’impose un peu plus dans un paysage politique nippon fragmenté, entre l’impopulaire premier ministre, Fumio Kishida, et une opposition peu audible. Forte de sa victoire, estime Hiroshi Shiratori, de l’université Hosei, Mme Koike pourrait « se lancer dans la course au poste de premier ministre ».

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    Sur Vivre et penser comme des porcs de Gilles Châtelet, déconfiture pour les cochons
    www.liberation.fr Gilles Châtelet, déconfiture pour les cochons

    Vivons-nous comme des porcs? Dans un essai-pamphlet, le mathématicien et philosophe se révolte contre l'ordre cybermercantile, la société néolibérale et l'absence de pensée qui en découle.

    «Nous ne nous sentons pas hors de notre époque, au contraire nous ne cessons de passer avec elle des compromis honteux. Ce sentiment de honte est un des plus puissants motifs de la philosophie ("). Et il n'y a pas d'autre moyen que de faire l'animal (grogner, fouir, ricaner, se convulser) pour échapper à l'ignoble: la pensée même est parfois plus proche d'un animal qui meurt que d'un homme vivant, même démocrate.» Cette tirade de Gilles Deleuze et Félix Guattari figure en exergue d'un ouvrage qui, lui aussi, «grogne», «ricane», et laisse échapper un souffle de révolte: Vivre et penser comme des porcs, de Gilles Châtelet. Docteur d'Etat en sciences mathématiques, l'auteur est aujourd'hui professeur à Paris-VIII. Après un passage à l'IHES, il fut un temps directeur de projet au Collège international de philosophie.

    Gilles Châtelet propose un diagnostic de la société contemporaine, en prenant position, en un sens quasi militaire, contre toute espèce de compromis avec «la force des choses». Vivre et penser comme des porcs ressemble à une photographie du monde d'aujourd'hui. On y rencontre des économistes, sociologues et autres intellectuels, qui fabriquent l'époque à coups de concepts: société tertiaire de services, ère postindustrielle, démocratie-marché, monde communicationnel, fluidité des échanges, autorégulation" On y reconnaît des profils types, cyniquement dénommés Turbo Bécassine et Cyber Gédéon: des gens heureux, libres dans leur tête, «anonymes et précaires comme des gouttes d'eau ou des bulles de savon»: Gilles Châtelet tourne en dérision les effets de manches de la bonne conscience humaniste qui met plus souvent la main sur le coeur qu'au porte-monnaie pour rendre hommage aux charniers en tout genre, couvre de sarcasmes les attitudes niaises du bon genre réaliste qui juge «informatif» le zapping, «communicationnel» le surf sur l'Internet. «L'ordre cyber-mercantile» a réussi à plonger ce monde dans la «fluidité», autrement dit la circulation des biens et des personnes avec une réduction maximale de tous frottements . «C'est l'image photonique du monde rêvé par le financier spéculateur d'un monde où tout bouge absolument sans que rien ne bouge.»

    Gilles Châtelet dénonce en outre un dangereux décervelage, car l'ère postindustrielle et postmoderne est aussi «post-métaphysique». Une solide articulation de vérités physiques (du chaos et de l'auto-organisation) avec les prétendues règles de l'économie mondiale est ainsi aux commandes d'un «mécanisme invisible qui est le véritable pouvoir dirigeant de notre monde». Ce pouvoir a la puissance d'une «Grande Armée» qui se fait forte «de conjuguer les talents des vestes en tweed des sciences molles et ceux des blouses blanches des sciences dures». Gilles Châtelet s'élève contre la manipulation du mercantilisme tout-puissant sur les individus, et contre ce qui en découle pour la pensée .

    Châtelet montre comment «une science, la théorie générale des réseaux et systèmes (la cybernétique)» a favorisé «la fabrication de comportements garantissant une étanchéité totale à l'intelligence politique». Où l'on se flatte d'être toujours disponible «pour l'échange de tondeuses, de pastèques et surtout, bien sûr,"d'informations sans se contrarier le moins du monde de devenir des "unités organiques plus ou moins complexes, affublées de droits de l'homme et capables de "rétroagir à l'environnement». Il est illusoire de se conforter dans les analogies fumeuses entre une Nature chaotique et autorégulatrice, et une Culture supposée éclose dans quelque «anarchie rationnelle» incitant à un «laisser-faire» généralisé; également faux de réduire l'«homme ordinaire» à un «homme moyen», et intellectuellement douteux de réduire le langage à un pur et simple «rapport instrumental». Elles ont fait naître un vaste soupçon de parasitisme concernant toute activité qui ne manifesterait pas immédiatement une certaine «visibilité opérationnelle». «Et l'empiriste mercantile de beugler: "Il est temps de réquisitionner la science et la religion et de mettre à contribution tous ces savants qui ne fichent rien et tous ces prêtres qui font la guérilla!»

    Quelques remarques consolantes: «Le malaxage en peuples-marchés et en cyber-bétail réversible n'a pas encore triomphé! L'excellence comme telle ­ celle des savants, des artistes, de penseurs ou des grands tribuns ­ est respectée par beaucoup de gens qui n'ignorent pas qu'il existe un abîme entre les parasites et les créateurs.»

    L'auteur conclut avec un scepticisme confiant qu'il faudra beaucoup d'éloquence à la «Grande Armée» pour faire oublier que «nous serons bientôt sept milliards à être victimes de cette malédiction qui, voici presque deux siècles, scandalisait Burke: "Plus on produit de richesses, plus il y a de paupérisme!» «Le travail est écartelé entre le travail-corvée de la survie et le travail-performance de la Surclasse. C'est négliger que seul le travail-patience engage une amplification inouïe de la liberté, à la fois en extension, par le biais d'un développement de la puissance d'agir de chacun, et en intensité, par la découverte d'une plasticité propre à l'individuation humaine. (") Ce serait peut-être une définition moderne du communisme: "A chacun selon sa singularité. De toute manière, il y aura beaucoup de pain sur la planche, car nous devons vaincre là où Hegel, Marx et Nietzsche n'ont pas vaincu.»

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    Législatives 2024 : la tentation de l’entre-soi, un vecteur de la crise politique ?
    www.lemonde.fr Législatives 2024 : la tentation de l’entre-soi, un vecteur de la crise politique ?

    « Questions de campagne ». Si les inégalités sociales ne sont pas un sujet en soi dans la campagne des législatives, le sentiment d’injustice est présent chez les électeurs, notamment ceux du Rassemblement national. Au cœur de la vie des Français, la ségrégation résidentielle, et surtout scolaire, e...

    Législatives 2024 : la tentation de l’entre-soi, un vecteur de la crise politique ?

    Des inégalités sociales qui traversent la France, il n’est que peu, voire pas question dans les débats qui scandent la campagne législative, dominée par la problématique du pouvoir d’achat. Le sujet n’apparaît pas non plus dans la liste des thèmes que les enquêtes d’opinion placent en tête des déterminants des choix électoraux. Pourtant, « la crise de confiance française est très fortement corrélée avec le sentiment de ne pas vivre dans une société tenant sa promesse d’égalité », analyse le chercheur Bruno Cautrès dans l’édition 2024 du baromètre de la confiance politique, du centre de recherches politiques de Sciences po (Cevipof).

    Difficile de savoir dans quelle mesure et dans quel sens ce ressenti oriente les comportements électoraux. Mais il caractérise une partie de l’électorat, notamment de ceux qui donnent leur voix au Rassemblement national (RN). « Durant mon enquête, le sentiment d’injustice était très présent », expose Félicien Faury, auteur de Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite (Seuil, 240 pages, 21,50 euros). Des préoccupations qui, selon son analyse menée dans le sud-est de la France, portent « principalement sur les questions fiscales, résidentielles et scolaires », alimentées par l’impression que « tout un ensemble de ressources – des environnements résidentiels paisibles, des services publics de qualité, des écoles de bon niveau… – sont devenues rares, avec une vive compétition entre groupes sociaux pour y avoir accès ».

    Le politiste évoque l’idée d’un « entre-soi raté » chez beaucoup d’électeurs RN, pris entre une « pression par le haut » des plus aisés et une « pression par le bas des plus modestes ». « Beaucoup ont l’impression que “les quartiers” les “rattrapent” », dans leur environnement résidentiel et scolaire. « Ils souhaiteraient pouvoir habiter ailleurs et s’en éloigner, mais ils n’en ont pas toujours les moyens financiers. Leurs ressources sociales ne sont pas à la hauteur de leurs aspirations ségrégatives », explique le chercheur. Cela « crée beaucoup de frustration vis-à-vis des autres groupes sociaux qui vont, eux, bien choisir les quartiers où ils habitent ».

    « L’accès aux élites est fermé, mais le bas de l’échelle sociale semble très ouvert et subit de plein fouet la concurrence avec la mondialisation, dont l’immigration est le symbole. Entre les deux, la mobilité sociale n’est plus assurée comme autrefois », analyse le politiste Luc Rouban, chercheur au Cevipof, auteur des Racines sociales de la violence politique (Editions de l’Aube, 192 pages, 18,90 euros).

    Les classes moyennes en périphérie

    Concernant les écarts de revenus, la France est « au milieu du gué », « ni très égalitaire ni très inégalitaire », selon Louis Maurin, le directeur de l’Observatoire des inégalités. Mais les scènes résidentielle et scolaire, qui sont « au centre de la vie des individus et participent à la construction des sociétés », selon les mots du géographe François Madoré, professeur des universités à Nantes, sont bien le théâtre de phénomènes ségrégatifs, choisis par les uns, subis par les autres, notamment aux deux extrémités de l’échelle sociale.

    Sur le plan résidentiel, depuis le début des années 2000, l’augmentation des prix de l’immobilier, bien supérieure à celle du niveau de vie, a ainsi changé la répartition des classes sociales sur les territoires, repoussant les classes moyennes en périphérie. Dans le même temps, la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains a imposé aux communes un quota de logements sociaux permettant, grâce à la politique de la ville, de créer, de maintenir ou de développer la mixité sociale. « Les prix de l’immobilier et l’accès plus ou moins large au parc social permettent de filtrer la population », souligne l’économiste Pierre Madec.

    En 2020, une étude de France Stratégie montrait que la ségrégation résidentielle entre les groupes sociaux était relativement stable depuis une trentaine d’années. Elle était néanmoins plus forte parmi les ménages les plus aisés, davantage concentrés dans certains quartiers que les plus précaires. En 2024, une analyse de l’Insee fondée sur les revenus et menée à une échelle plus fine concluait que, « entre 2004 et 2019, les disparités spatiales selon le revenu se sont accentuées dans la plupart des grandes villes » et que « tous les groupes de revenus vivent dans des quartiers de moins en moins mixtes, à l’exception notable des populations les plus modestes ».

    Contournements de la carte scolaire

    Cédric Van Styvendael, maire socialiste de Villeurbanne (Rhône), une ville qui compte 28 % de logements sociaux et où le prix des habitations atteint les 7 000 euros le mètre carré, éprouve ce paradoxe au quotidien. « Faire habiter des gens différents au même endroit est important, mais cohabiter ne suffit pas à créer l’expérience de l’autre. Il faut que ça se traduise dans la manière dont on se côtoie, on se parle, on se confronte », juge l’édile, qui observe des différences « dans l’usage de certains lieux culturels ou de loisirs », comme les bars et les restaurants..

    « Nous sommes dans un pays où la promesse d’égalité est extrêmement forte, constate Louis Maurin. Elle est écrite sur tous les frontons que chaque élève voit tous les jours : liberté, égalité, fraternité. Cela crée des attentes et des déceptions extrêmement fortes. » D’autant que le contraste peut se révéler violent entre la promesse d’égalité des chances et les trajectoires scolaires, influencées plus qu’ailleurs par le milieu d’origine. Or, « la ségrégation scolaire augmente, notamment du fait d’une différence croissante entre enseignement public et privé, même si toutes les situations ne sont pas homogènes », souligne le sociologue Marco Oberti.

    Une ségrégation qui évolue indépendamment de celle du parc de logements, du fait des méandres de la carte scolaire et de ses contournements, soit au sein du public, soit du public vers le privé. Dans son ouvrage Vers la sécession scolaire ? (Fayard, 232 pages, 20 euros), le chercheur Youssef Souidi a ainsi montré que, « en moyenne, les élèves défavorisés vont dans des collèges plus défavorisés que leur voisinage, et inversement : les enfants favorisés vont dans des collèges plus favorisés que leur voisinage, et c’est d’autant plus vrai qu’ils vivent dans un quartier défavorisé ».

    Si la question de la mixité irrigue de nombreuses actions publiques menées par les collectivités territoriales, nombreux sont ceux qui s’étonnent de l’absence quasi totale de cet enjeu dans le débat public national et de la timidité de l’action de l’Etat en la matière. Le sociologue Lorenzo Barrault Stella le résume : « Ce sont des évolutions larvées et qui ont des conséquences difficiles à percevoir, mais c’est une question politique centrale : on parle là ni plus ni moins que de la manière dont on fait société. »

    Sylvie Lecherbonnier et Eléa Pommiers

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    L’éternel retour du marchepied de la droite à l’extrême droite
    www.mediapart.fr L’éternel retour du marchepied de la droite à l’extrême droite

    Comme dans les années 1920 et 1930, ce sont les droites apeurées par les conséquences de leurs propres échecs qui ouvrent la porte du pouvoir à l’extrême droite. L’ordre social et économique passe av…

    L’éternel retour du marchepied de la droite à l’extrême droite
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    Ceci n'est pas un rant politique (si)

    Tu as peur ? Moi aussi.

    Je me chie littéralement dessus et peine à réaliser qu'un votant sur 3 veut détruire le pays, ses valeurs.

    Des sociologues peuvent m'expliquer le mécanisme d'exclusion de ces classes sociales constituant le vote RN, le sentiment de relégation, la respiration suffocante dans un climat médiatique d'insécurité culturelle, les usines qui ferment, la délinquance, les réformes insultantes, la baisse du pouvoir d'achat. Le bleu, le blanc et le rouge comme ultime refuge, l'identité nationale quand t'as plus d'identité de travail, de cité, de croyances.

    Mais j'y crois pas. Le truc que je sens, au plus profond de moi, c'est ce qu'un mec le soir du 1er tour à appeler un vote d'enthousiasme. Ça les fait littéralement bander, pulsion autoritaire, désir de revanche, vouloir à nouveau se sentir maître à bord, en capacité d'exploser des gueules.

    Pas grand monde à tilter sur la majorité absolue. Euphémisme de plein pouvoir.

    Ça ne veut pas la paix dans les cités, la fin du trafic de drogue, ça veut un remake de la cité de Dieu, des images de Raid qui foutent des gros flingues dans la bouche de jeunes racisés, filmés en 4K en live diffusion sur Cnews. Ça veut pas remettre en question les droits des LGBTQI+, ça veut les humilier, les mettre dans dans états de honte, de marginalité, ça veut les voir aplatis puis écrasés.

    Ce qu'ils veulent c'est une guerre civile. La pire ironie de l'histoire : sous prétexte de nationalisme ils veulent nous diviser plus que jamais. Trier le vrai français qui n'existe pas de l'ivraie barbue, lesbienne, chômeur etc etc. Ils oublient que leur nous racistes, sexistes, ne pourra qu'être minoritaire et le sera toujours.

    Leur France n'existe pas. Leur France c'est le claquement imbécile du drapeau accroché dans la cour d'un bâtiment vide, c'est le ridicule d'un chant militaire là où il y a besoin d'entraide plus que d'armes. C'est un mollard face au vent.

    Le pire, ce qu'ils ignorent ou feignent de pas voir : c'est que tous les gens qui taffent pour eux, qui torchent le cul de leur vieux, nettoient leur rue, administrent leur existence, les soignent, conduisent leur train, leur bus, leur sert à boire au camping, participent à leur divertissement, ce sont ceux qu'ils veulent voir disparaître.

    Alors ouais, comme d'habitude, on va serrer les dents. Se serrer les coudes. On habite ici, on est née ici. Ils défendent un projet mort servant un fantasme, nous avons le réel de notre côté.

    Alors même si j'ai peur, je sais qu'on sera toujours plus nombreux.

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    EN LUTTE ! (Compilation antifasciste pour un monde meilleur), by Front des Musiques Indépendantes

    Merci d’être arrivé.e jusqu' ici et pour votre soutien !

    La consigne :

    Vous pouvez écouter librement les titres en ligne sur Bandcamp ou demander un lien de téléchargement de la compilation à cette adresse : fmi.compilation@gmail.com en échange d'une preuve de don (une capture d’écran) à une des assos suivantes:

    Liste non-exhaustive

    • NIVEAU NATIONAL & INTERNATIONAL •

    Utopia 56

    https://utopia56.org/

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées)

    Les soulèvements de la Terre https://lessoulevementsdelaterre.org/soutenir

    (Solidarité luttes écologistes et sociales)

    ACRIMED (Action critique média)

    https://boutique.acrimed.org/don

    (Solidarité luttes culturelles)

    Le STRASS - Syndicat du TRAvail Sexuel en France

    https://strass-syndicat.org/

    https://www.helloasso.com/associations/syndicat-du-travail-sexuel-strass/formulaires/1

    (Solidarité luttes travailleurSEs du sexe)

    l'Assemblée des Quartiers

    Acteur.ices des quartiers qui regroupent plusieurs assos, initiative lancée il y a 2 mois. Iels travaillent à s'implanter sur le territoire :

    https://www.instagram.com/assembleedesquartiers/

    https://www.helloasso.com/associations/les-quartiers-s-en-melent/collectes/lancement-de-l-assemblee-des-quartiers

    (Solidarité Quartiers populaires)

    OBSERVATOIRE INTERNATIONAL DES PRISONS

    https://boutique.oip.org/719_p_51858/je-fais-un-don.html (Solidarités droits et dignité des personnes incarcérées)

    DRIFT - Développement et Réseau d'Initiative Féministe Transrégionale

    https://www.helloasso.com/associations/drift-developpement-et-reseau-d-initiative-feministe-transregionale

    (Solidarité luttes féministes et LGBTQIA+ en région)

    PALMED

    https://palmedeurope.fr/index.php/faites-un-don

    (Solidarité Palestine)

    URGENCE PALESTINE

    https://urgence-palestine.com/

    https://www.helloasso.com/associations/jeune-palestine/formulaires/1

    (Solidarité Palestine)

    ACCEPTESS T - Actions Concrètes Conciliants : Education, Prévention, Travail, Équité, Santé et Sport pour les personnes Trans https://www.acceptess-t.com/

    https://www.helloasso.com/associations/acceptess-t/formulaires/2/

    (Accueil, accompagnement et luttes pour les droits des personnes Trans)

    L'INSAART

    https://www.insaart.org/copie-de-home

    (Solidarité santé mentale - culture)

    Confédération Paysanne https://www.confederationpaysanne.fr/gen_article.php?id=2265&t=AGIR%20!

    (Solidarité luttes paysannes anticapitalistes et écologistes)

    Le Planning Familial

    https://www.planning-familial.org/fr/faites-un-don-au-planning-familial-119

    (Education populaire. Accueil et accompagnement des personnes pour la défense des droits reproductifs et sexuels, lutte contre les inégalités de genres)

    SOS MÉDITERRANÉE https://don.sosmediterranee.org/arya/~mon-don?_cv=1

    (Solidarité droits des personnes migrantes et réfugiées en mer)

    BANLIEUE CLIMAT https://banlieues-climat.org/don (Solidarité luttes écologistes en quartiers populaires)

    COLLECTIF QRA - Queer Racisé·e·s Autonomes

    https://www.instagram.com/collectif_qra/?hl=fr

    https://www.paypal.com/paypalme/qtpocautonomes

    (Solidarité LGBTQIA+ décolonial antiraciste)

    Projet Cafi (Coordination des Actions aux Frontières Intérieures)

    https://projet-cafi.com/

    (Solidarité droits des personnes migrantes et réfugiées aux frontières)

    ANAFE (Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Etrangers) http://www.anafe.org/

    (Solidarité droits des personnes migrantes et réfugiées aux frontières)

    Project Ground Zero (Film)

    https://www.masharawifilms.org/fr/donation/

    https://www.mediapart.fr/journal/international/140524/gaza-si-ce-n-est-pas-un-genocide-je-ne-sais-pas-ce-que-c-est

    (Solidarité Gaza pour qu'elle raconte son histoire)

    • PARIS & IDF •

    FRONT 2 MÈRES / VERDRAGON

    https://www.front2meres.org/soutenir/

    (Solidarité luttes contre les discriminations et les violences faites aux enfants et écoféminisme)

    Le comité des jeunes de Belleville pour les mineur.es isolé.es

    https://www.instagram.com/belleville.mobilisation/

    Leur cagnotte : https://www.helloasso.com/associations/liberte-egalite-papiers/formulaires/1

    (Solidarité mineur•es isolé•es Paris Belleville)

    Collectif Wilson

    https://www.helloasso.com/associations/soutien-a-wilson

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées Paris Nord-Est)

    CENTRE PRIMO LEVI - Soin et au soutien des personnes victimes de la torture et de la violence politique exilées en France.

    https://primolevi.org/agir-et-donner/faire-un-don

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées)

    Les midis du mie

    https://www.lesmidisdumie.fr/

    (Solidarité mineur•es isolé•es Paris)

    Le Centre LGBTQIA+ de Paris et IdF https://www.centrelgbtparis.org/les-associations-adherentes

    (Solidarité LGBTQIA+ Paris et IDF)

    LAO POW’HER - Lieu d'Accueil et d'Orientation dédié aux jeunes femmes victimes de violences âgées de 15 à 25 ans

    https://www.helloasso.com/associations/fit-une-femme-un-toit/collectes/je-soutiens-le-lao-pow-her

    (Solidarité luttes contre les violences sexistes et sexuelles)

    Le Bureau d’Aide et d’Accompagnement des Migrants et leur pôle LGBTQIA+

    https://baamasso.org/fr/pole-lgbtq/

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées LGBTQIA+ Paris et IDF)

    Le collectif Décolonisons le Féminisme

    https://www.instagram.com/decolonisonslefeminisme/

    (Solidarité féminisme décolonial)

    COLLECTIF HORS SSS

    https://horslarue.org/agir/faire-un-don/

    • NORD •

    L'Auberge des Migrants

    https://laubergedesmigrants.fr/fr/

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées Calais)

    Calais Food Collective

    https://www.instagram.com/calais_food_collective

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées Calais)

    Association Salam

    https://www.associationsalam.org/

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées Calais)

    • SUD-EST •

    Roya Citoyenne (Vallée de la Roya)

    https://www.facebook.com/royacitoyenne

    (Solidarité personnes migrantes et réfugiées Alpes Maritimes)

    SOROSA (Sororité, Solidarité, Accueil)

    https://sorosa.fr/

    (Soutien, accompagnement et défense des personnes exilées dans la Drôme)

    https://docs.google.com/document/u/0/d/1ag1W5hfHRIgdn-1J-bv-9d3Qwjdfw95pQSLPb-RPCjI/mobilebasic#heading=h.xun3m61x7qy6

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    Législatives 2024 : les Français sont-ils de plus en plus racistes ?
    www.lemonde.fr Législatives 2024 : les Français sont-ils de plus en plus racistes ?

    « Questions de campagne ». Selon le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, rendu public ce jeudi, l’indice de tolérance, qui mesure chaque année l’évolution des préjugés chez les Français, marque un recul « conséquent et rare ».

    Législatives 2024 : les Français sont-ils de plus en plus racistes ?

    TLDR ; oui mais c'est compliqué.

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    InitialsDiceBearhttps://github.com/dicebear/dicebearhttps://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/„Initials” (https://github.com/dicebear/dicebear) by „DiceBear”, licensed under „CC0 1.0” (https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/)KL
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