Skip Navigation

A Paris, une «contre soirée» d’ouverture pour dénoncer les «promesses non tenues» des JO 2024

www.liberation.fr A Paris, une «contre soirée» d’ouverture pour dénoncer les «promesses non tenues» des JO 2024

A la veille de la cérémonie d’ouverture des JO, un collectif d’associations a organisé ce jeudi 25 juillet une «contre-soirée» place de la République. Le but : dénoncer les «conséquences antisociales et écocides» de la compétition.

A Paris, une «contre soirée» d’ouverture pour dénoncer les «promesses non tenues» des JO 2024
1
1 comments
  • Oula, pas très bien écrit cet article c'est dommage.

    Pour voir plus clair, la synthèse du rapport du collectif le revers de la médaille :

    Dans ce rapport, plusieurs associations et collectifs exposent les données et observations de terrain en Île-de-France dont ils et elles disposent, pour la période allant d’avril 2023 à mai 2024. Ce travail met à jour le « nettoyage social » en cours à l’encontre des populations les plus précarisées (personnes à la rue, en habitats précaires ou dépendant de l’espace public pour vivre et travailler) qui est en grande partie lié à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP). Par « nettoyage social », nous entendons le fait d’harceler, d'expulser et d'invisibiliser les populations catégorisées par les pouvoirs publics comme indésirables des lieux où se tiendront les JOP, et plus globalement des villes hôtes, ainsi que cela s'est produit dans de nombreuses autres villes les ayant accueillis ces dernières décennies, sans pour autant leur proposer une mise à l’abri pérenne. Ce nettoyage repose sur un double mouvement de dispersion : disperser dans l’espace public pour éviter les installations d’habitats informels qui seraient trop visibles et éloigner de l'agglomération parisienne les personnes très précaires qui peuvent avoir une occupation quotidienne de l’espace public ou être hébergées dans des structures hôtelières. Alors que ces logiques d’action publique sont à l'œuvre depuis plusieurs années, plusieurs indicateurs nous laissent penser que les JOP agissent comme un accélérateur de ces dispersions et éloignements. De ce point de vue, ils représentent un eet d’opportunité pour accroître et renforcer les processus d’invisibilisation des plus précaires de la capitale et de sa région.

    ☛ Dans la nuit du 25 au 26 janvier 2024, 3 462 personnes sans solution d’hébergement à Paris ont été décomptées dans le cadre de la 7e édition de la Nuit de la Solidarité. Cela marque un accroissement de 16% par rapport à l’édition précédente du 26 janvier 20231. Tou·te·s les acteur·ices s’accordent cependant à dire que ce chire est nécessairement inférieur à la réalité, toutes les personnes à la rue n’ayant pu être rencontrées en l’espace d’une nuit de maraude. La répartition géographique des sans-abris rencontrés ce soir-là est concentrée dans le périmètre de Paris Centre et du 12e arrondissement (incluant le bois de Vincennes), soit des lieux centraux pour les JOP 2024, ainsi que dans le 19e arrondissement - ces trois zones rassemblent plus de la moitié des personnes sans-abri décomptées (46%). 1 Cependant, ce chiffre est nécessairement inférieur à la réalité, toutes les personnes en rue n’ayant pu être rencontrées en l’espace d’une nuit de maraude, et la couverture n’étant pas complète sur le territoire de la Métropole.

    Collectif le revers de la médaille - 1 an de nettoyage social - Juin 2024 ☛ Durant la période 2023-2024, l’ Observatoire des expulsions de lieux de vie informels a recensé 138 expulsions en Île-de-France, parmi lesquelles 64 expulsions de bidonvilles, 34 expulsions de regroupements de tentes (exclusivement sur Paris et Aubervilliers), 33 expulsions de squats, ainsi que 7 expulsions de personnes voyageuses. À titre de comparaison, 121 expulsions avaient été recensées sur la période 2021-2022, et 122 en 2022-2023. Ces expulsions ont concerné 12 545 personnes, une augmentation de 38,5 % par rapport à la période 2021-20222. Parmi ces personnes, 3 434 étaient mineures, soit deux fois plus que l’an dernier, et presque trois fois plus qu’en 2021-20223. ☛ Dans ce contexte, 3 000 places d'hôtel social ont été supprimées en 2023 en Île-de-France4, dont la moitié en Seine-Saint-Denis, tandis que seulement 300 places supplémentaires au 115 sont annoncées comme “héritage social”. Sur ces 300 places destinées exclusivement aux personnes isolées en situation de rue installées dans les périmètres JO, seulement 73 places sont à ce jour occupées. ☛ Les expulsions de campements de rue de personnes exilées ont été nettement accélérées depuis septembre 2023, avec 16 opérations en 4 mois fin 2023, soit la moitié des expulsions de l’année, et 26 opérations dans les 5 premiers mois de 2024, soit presque autant que pour toute l’année 2022 (qui en comptait 30). ☛ Les arrêtés préfectoraux en vue d’une expulsion d’habitat informel de l’espace public se sont multipliés depuis février 2024 : alors qu’entre mai 2021 et janvier 2024, seulement 2 expulsions étaient liées à un arrêté préfectoral, nous en avons recensé 8 en seulement 4 mois entre février et mai 2024. ☛ Un arrêté préfectoral publié le 9 octobre 2023 qui interdit les distributions alimentaires dans un secteur délimité des Xème et XXème arrondissements. Celui-ci a aussitôt été suspendu suite à un recours lancé par un collectif d’association. Ce cas fait peser une menace assez forte sur les entraves à l’accès à l’alimentation pendant les JOP. ☛ Depuis le 26 avril 2023 et l'expulsion du grand squat Unibéton à l’Île-Saint-Denis, nous dénombrons 10 expulsions de squats habités par des personnes exilées très précarisées dans toute la région, pour un total de 1 967 personnes expulsées. Ces occupations représentent pourtant de rares alternatives au campement et à la vie à la rue, en l’absence de possibilité d’accéder à l’hébergement institutionnel. ☛ Ces différentes expulsions donnent lieu à une dispersion géographique en dehors de l’Ile-De-France : les propositions de mise à l’abri pour les personnes exilées en grande précarité sont très majoritairement faites vers les SAS d'accueil temporaire régionaux, créés en mars 2023. Pour l’année 2023, parmi les 6 000 personnes prises en charge lors des mises à l’abri par la Préfecture d’Ile de France (PRIF), 3 958 ont été orientées en SAS.

    Depuis le mois de juin 2023, l’ensemble des associations intervenant auprès des victimes de traite des êtres humains à des fins d’exploitation dans le commerce du sexe (TEH) du Bois de Vincennes, ont constaté une augmentation des contrôles de la situation administrative des femmes nigérianes de la route de la Pyramide et une agressivité accrue de la police à leur encontre. En eet, de juin 2023 à mars 2024, au moins 20 opérations ont été diligentées par les services de la Préfecture de Police, aboutissant au contrôle de 203 personnes. 44 d'entre elles ont été placées en retenue administrative (13 hommes et 31 femmes), 37 obligations de quitter le territoire (OQTF) ont été notifiées, 2 placements en centre de rétention administratif (CRA) ont été eectués. La pression policière accrue est également documentée à Belleville à l’encontre des travailleur·ses (TDS) de nationalité chinoise. De nombreuses opérations de contrôles ciblées ont été rapportées par le Lotus Bus de Médecins du Monde (MdM) et les Roses d’Acier. Plus de 112 personnes ont été contrôlées de mars 2023 à aujourd’hui ; plus de 36 OQTF assorties d’interdiction de retour sur le territoire ont été notifiées, 3 personnes ont été placées en CRA, une personne a été expulsée vers la Chine.

    Lien du rapport ici : https://lereversdelamedaille.fr/wp-content/uploads/2024/06/Rapport-1-an-de-nettoyage-social-le-revers-de-la-medaille.pdf

    De fortes chances que ces procédures soient maintenues post-JO.